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Alcoolique par procuration
27 novembre 2008

jeudi

Bonjour,
je m'appelle Mad.moizelle, j'ai 23 ans, et je ne suis pas alcoolique.

Si je suis ici aujourd'hui, c'est parce que... j'ai besoin de parler, ça pèse lourd. Alors je me suis dit que peut être auprès de vous, je trouverais ce que je recherche... de l'écoute, du soutien, et des tapes dans le dos accompagnées de "allez, ça va bien se passer".
Certainement qu'au fil des mots, vous vous direz que "cette fille devrait aller chez un psy oui!", et vous en aurez le droit, bien sur. Sauf que... et vous, avez vous la force d'aller remuer le passé face à quelqu'un qui ne vous répond que par des répétitions ou des "humhum, je vois..."?
Oui, nous devons avancer en prenant nous même conscience de ce qui "cloche" et de ce qui nous bloque à ce que nous sommes, à ce que nous avons été... mais dans les moments où nous perdons pieds, que se passe-t-il?
Quand les crises d'angoisse débarquent, que le monde devient ténèbres et que nos pensées nous étouffent, c'est un psy qu'il nous faut? ...
Pour ma part, j'ai besoin dans de tels instants, que l'on me serre fort et que l'on me montre la lumière... en me disant "c'est fini ma puce, ça va aller, pleure un bon coup, je suis là". Rien de plus... Tout comme un enfant qui a peur du noir s'endort sous l'oeil bienveillant de ses parents qui attendent patiemment que le cauchemar soit chassé par la douceur de Morphée, et la petite lampe de chevet, que l'on veillera à laisser allumée, pour la suite...

Je suis alcoolique par procuration. Qu'est ce que ça veut dire? je n'en sais trop rien, mais c'est une expression qui sonne bien!
Je ne souffre pas de cette maladie directement, je ne bois pas tous les jours, ni à outrance à une fréquence régulière... Je bois raisonnablement, et de temps en temps.
Ce dont je souffre, c'est des éclats de cette maladie, de ce qu'elle fait à l'entourage du malade. Et en l'occurence, à ses enfants.

Si je me décide à écrire enfin, c'est suite à une discussion houleuse sur le thème, et une conclusion telle que celle ci:
"le passé est derriere et c'est pas constructif de revenir dessus, car quoi que tu fasses, c'est fait et tu ne peux pas le changer"
J'ai 23 ans, je ne suis plus une enfant, mais ce qui est sur, c'est que je me suis bâtie sur tout cela, cette ambiance, ces odeurs, ces images, ces habitudes, et ces bouteilles.
A l'heure qu'il est, je suis pleinement consciente qu'on ne change pas son passé... Mais a partir du moment où nous sommes le résultat de notre histoire, comment vivre avec quelque chose qui vous pèse à un point que personne ne soupçonne?
Comment faire taire des cris qui abrutissent votre tête, comment dégager un coeur qui étouffe sous un beau tas de merde?
Je fais quoi alors? Je me tais et j'attends que les crises passent, patiemment, en continuant à me trainer toutes ces casseroles comme je trainerais un boulet? Ce qui signifie... rester prisonnière?

Je ne peux pas changer le passé, et je n'ai pas la force d'aller taper à la porte d'un psy, quel qu'il soit. Alors ma thérapie, ce sera, comme souvent d'ailleurs, l'écriture, mon refuge et mon coup de pouce.

Si je suis capable d'exprimer mes peurs avec des mots lisibles, c'est que je suis capable d'avancer.

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Commentaires
L
contente d'être lue et entendue, un ptit peu :)<br /> merci Ghislaine :)
G
prendre à tes mots. <br /> belle écriture et grande lucidité<br /> ghislaine
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